Si les joueurs PC connaissent depuis longtemps les productions de Daedalic ce n’était pas le cas des consoleux qui jusqu’à présent étaient boudés (pauvre de nous). Il faut dire que le studio est spécialisé dans la production de jeux point & click, un genre qui a encore historiquement du mal à passer sur console. Et pourtant le succès des jeux des studios Telltale (walking dead, batman…) ou de Dontnod (life is strange) montre que le genre a parfaitement un avenir sur nos supports. A croire que cela a pesé dans la balance puisque Daedalic sort ce mois-ci 2 jeux sur PS4 : Deponia et Silence. Aujourd’hui intéressons-nous à Silence.
« La guerre fait rage. Au cours d'un raid aérien, Noah, 16 ans, et sa petite sœur Renie, s'abritent dans un bunker. Se croyant à l'abri des bombardements, ils vont pourtant se retrouver propulsés dans un monde situé entre la vie et la mort : Silence. Noah va bientôt devoir partir à la recherche de sa sœur au cœur de cet univers en apparence idyllique, mais dans lequel les menaces sont bien réelles. D'inquiétantes créatures évoluent dans les rues des villes désertes, et seul un petit groupe de rebelle se bat encore contre cette terrible malédiction. »
A lire comme ça on pourrait croire que le jeu nous ressort la base scénaristique classique du frère qui recherche sa sœur disparue dans un monde onirique, en fait pas du tout puisque le duo se reforme très tôt dans le jeu. La question ici repose plutôt sur la volonté des personnages d’appartenir ou non à Silence, en effet s’abandonner à ce monde, c’est perdre sa personnalité et finalement appartenir au monde DU silence (aka la mort pour ceux qui suivent). Il faut donc sauver Silence et se sauver soi-même mais quid de la volonté des protagonistes à quitter le monde de Silence pour retourner dans un monde en guerre ? Pour le coup il faudra jouer au jeu pour en découvrir votre conclusion (plusieurs fins sont proposées).
Il est bon tout de même de signaler que le jeu est la suite d’un titre PC, « les Chroniques de Sadwick », n’ayant pas joué au premier volet, je peux vous dire que ne pas le connaitre n’est pas particulièrement handicapant pour comprendre le scenario principal, on s’agacera tout de même parfois de tomber sur des personnages du premier volet qui de ce fait ne sont pas introduit. C’est d’ailleurs un des reproches que je peux faire sur le jeu, de manière générale les personnages secondaires ne sont pas suffisamment développés et ne servent que très peu l’intrigue.
L’esthétique est le gros point fort du jeu, le monde de silence est tout bonnement magnifique et le chara design des personnages est superbe. Les environnements sont variés et c’est un plaisir de les parcourir. Je pense d’ailleurs que c’est LE gros intérêt du jeu, un excellent point pour un jeu qui met l’accent sur l’expérience visuelle et narrative. C'est d'autant plus agréable qu'aucun soucis technique ne vient gâcher l'expérience.
La musique fait le taff même si aucun titre ne m'est resté en tête.
Côté gameplay on s’éloigne du point & click à papa avec ses inventaires à rallonge pour quelque chose de plus épuré. Un objet sera utilisé quasi instantanément, et les associations sont souvent téléphonées. Dans l’ensemble le jeu n’offre que très peu de résistance, heureusement la présence de spot la limace, le troisième personnage jouable avec Noah et Renie, viendra légèrement corser les énigmes puisqu’il a la possibilité de gonfler ou d’aplatir son corps pour interagir avec le décor. Honnêtement je ne me suis jamais retrouvé bloqué comme j'ai pu l'être sur des point & click "classiques".
Il faut prendre Silence pour ce qu’il est, un point & click simplifié à son plus simple appareil, laissant place à un titre quasi narratif mais terriblement beau. Il en sort une expérience sympathique qui vous laissera de belles images plein les yeux, dommage que le jeu soit si court (environ 5h pour le terminer).
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