On est habitué maintenant à voir les productions SEGA sortir en début d'année. C'est une façon comme une autre d'éviter la concurrence et de donner le plus de chance possible à son jeu.
On pourrait y voir aussi un manque de confiance dans les qualités de son titre.
Avec Binary Domain, ce manque de confiance et de promo autour du titre m'a poussé à attendre une première baisse de prix pour me le procurer (on trouve le jeu à 30€ maintenant).
Histoire :
Nous sommes en 2080, depuis plusieurs années les robots ont trouvés leur place dans la société permettant aux humains de s’acquitter des taches les moins gratifiantes. La société Japonaise Amada fondée par le concepteur des robots Yoji Amada lutte sur le marché contre la société américaine Bergen qui est depuis quelques années passée N°1 dans le domaine.
La rivalité entre les 2 firmes n’est pas seulement économique, la société Amada accuse notamment Bergen de lui avoir volé des technologies brevetées.
Cette accusation donna lui a un procès perdu par la société Amada qui coupa alors définitivement les ponts lors des discussions internationales sur la façon de gérer l’évolution des robots.
L'ennemi public N°1
Car l’évolution des robots ne se fait pas sans contrôle, la plupart des pays ont signé la Clause 21 de la Convention de Genève sur la robotique et mis en place l’armée de l’IRTA (Agence Internationale de la Technologie Robotique) pour veiller à son application. Cette clause interdit notamment la création de robot à l’image humaine.
Un environnement difficile, d’autant plus que la situation de l’humanité n’est pas non plus à son top, la montée des eaux a forcé la population à revoir son système d’urbanisation. On se retrouve donc avec une implantation « à la Gunnm » une ville haute riche et immaculée et une ville basse pauvre et en ruine.
La ville haute semble bien paisible
C’est dans ce contexte qu’apparait aux Etats-Unis le premier simulacre, un robot à l’apparence humaine qui ignore lui-même qu’il est un robot. Le concepteur japonais Yoji Amada est rapidement désigné comme la seule personne capable de réaliser un robot avec une telle technologie. En tant que soldat Américain de l’IRTA vous êtes envoyé au Japon pour exfiltrer le scientifique, vous pourrez compter pour cela sur votre coéquipier Big Bo et les soldats envoyés par les autres pays
Les simulacres ignorent qu'ils sont des robots
Voilà les bases de Binary Domain, comme vous pouvez le constater, le scénario est plutôt bien travaillé pour un TPS. Le jeu tire son inspiration des trois lois de la robotique d’Isaac Asimov ou des œuvres de Philip K. Dick. Le scénario se développe bien au cours de l’aventure et représente au final un des points forts du jeu.
Gameplay :
On retrouve le système de couverture remis au gout du jour par Gears of War, ayant terminé mass effect 3 juste avant de commencer ce jeu je n’ai pas du tout été dépaysé. Le jeu propose tout de même quelques innovations basées en majorité sur la gestion de vos coéquipiers. En effet dans Binary Domain vous ne dirigez pas directement vos coéquipiers, vous leur donnez des ordres qu’ils sont libres de suivre ou non. Le choix, ils le feront en fonction d’une jauge de confiance qui se remplie en fonction de vos actions. Tirez sur votre coéquipier lors des phases d’action et la jauge diminuera, enchaîner les headshot et cette jauge montera. Vous aurez également l’occasion de faire évoluer cette jauge lors de discussion « au calme » avec vos coéquipiers, le système reste le même, draguez un peu trop lourdement la jolie Faye et sa confiance diminuera…Pour que le joueur se sente un peu plus impliqué dans ses choix, SEGA a mis en place un système de communication par micro, vous pouvez donc, en théorie, passer vos ordres via une oreillette.
Faye ♥
Ce système tombe malheureusement à l’eau, vous pouvez déjà oublier l’oreillette dans les ¾ du temps vos ordres seront mal interprétés, il est alors possible de passer les ordres via la manette. Côté technique mis à part, les choix ne présentent que peu d’intérêt il suffit généralement d’aller dans le sens de ses coéquipier pour avoir leurs faveurs.
Les personnages pourront être boostés via des nanomachines que vous pourrez acheter dans des magasins disséminés dans le jeu.
Dans Binary Domain vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer, le jeu alternera entre phase de combat classique, combat contre des boss énormes et de petites phases atypiques qui viendront vous changer les idées (phases en jet ski, shoot sur rail…).
Le gros du jeu se résume tout de même à des séquences de gunfight qui trouvent leur originalité par la nature de vos adversaires. Les robots, généralement supérieur en nombre se disloquent sous vos tirs mais continuent tout de même à vous tirer dessus.
Les QTE sont présentes mais judicieusement disséminées
bande son :
A part le thème principal du jeu, la bande son de Binary Domain ne risque pas de vous rester en tête. Du point de vue doublage le jeu oscille entre le moyen et le mauvais, on pourra par exemple discuter certain choix comme le conseiller du président Américain avec l’accent marseillais ou la profusion de gros mots dans la dernière partie du jeu. Dommage car dans l’ensemble il y a eu un effort de fait sur la synchronisation labiale et les dialogues sont parfois croustillants.
Certains combats semblent perdus d'avance
Graphismes :
Le jeu nous offre des décors variés, avec une vrai différence esthétique entre la ville basse et la ville haute, dommage par contre que les textures ne fassent pas honneur au travail fait sur le level design. Les amateurs de SF seront tout de même aux anges. Les personnages sont parfaitement modélisés et les expressions du visage sont réalistes. Un gros travail a été fait sur les robots dont l’esthétique n’est pas sans rappeler celle du film I-Robot.
Conclusion :
En dépit de quelques tentatives d’innovation qui au final n’apportent pas de réel plus au genre, Binary Domain s’impose comme une des très bonnes surprises de ce début d’année. Doté d’un scénario prenant, d’une durée de vie honnête (compter 8 heures pour le solo) et d’un gameplay ayant déjà fait ses preuves, on est en face d’un TPS classique mais efficace. Il serait dommage de passer à côté.
16/20
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